Les défis de la gestion de l’eau

Sous l’impulsion de la COP21, le dérèglement climatique s’est imposé comme le thème majeur de préoccupation en matière environnementale au cours des 5 dernières années. Il a renforcé les réflexions autour de la convergence vers un modèle économique privilégiant l’usage des énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles. Cette thématique s’inscrit désormais dans toutes les consciences au risque d’éclipser parfois d’autres considérations tout aussi majeures. Les défis que représente la gestion de l’eau au cours des prochaines décennies en font partie.

Dans les consciences collectives, l’eau est perçue comme une ressource abondante. On le doit à la nature même de son cycle qui fait que le stock d’eau sur la terre ne varie jamais, ce qui lui confère le caractère de ressource renouvelable. L’évaporation de l’eau des océans forme les nuages qui au-dessus des continents génèrent des précipitations. Cette dernière retourne vers les océans par les eaux de ruissellement ou par les nappes d’eau souterraines, phréatiques et fossiles. Cela explique que 97,5% de l’eau terrestre soit de l’eau salée. Or, cette quantité d’eau est impropre aux usages des sociétés humaines. De plus, sur les 2,5% restant, 70% proviennent des glaciers. Par conséquent, seul 0,75% du stock d’eau global peut être exploité faisant de cette denrée essentielle une ressource finalement faiblement disponible.

Cette quantité suffisait jusqu’à aujourd’hui à couvrir les besoins humains. Néanmoins, de nombreux facteurs viennent désormais remettre en question ce constat.

Comme en témoigne l’illustration ci-dessous, cette denrée présente l’inconvénient d’être inégalement répartie sur l’ensemble de la planète. Cette mauvaise répartition dépend de plusieurs facteurs : le régime pluvial des climats et la présence des eaux de surface importante (lacs, fleuves …). Les dérèglements climatiques en cours et à venir ne devraient qu’accentuer cette inégale répartition exposant les états à de potentielles tensions politiques.

Une contrainte supplémentaire est celle de l’inégal accès à l’eau potable qui dépendait principalement, jusqu’à aujourd’hui, du niveau de développement des régions considérées. Mais les pays développés sont désormais de plus en plus concernés par le problème de la qualité de l’eau. Ainsi, 1,5 milliard de personnes à l’échelle planétaire n’ont pas accès à l’eau potable.

Cet inégal accès à l’eau potable est renforcé également par la croissance des besoins. Cette dernière provient principalement de la croissance démographique, mais également d’un changement de mode de vie lié, entre autres, à une accentuation du phénomène d’urbanisation. La population globale devrait avoisiner les 9,5 milliards d’habitants à l’horizon 2050. Environ 90% de cette croissance démographique se concentrerait principalement dans les villes des pays émergents. Les études scientifiques anticipent qu’en 2050, 70% de la population mondiale sera urbaine.

On mesure alors à quel point la quantité d’eau exploitable pour les besoins humains devrait rapidement devenir insuffisante au cours des trois prochaines décennies. Il ne fait alors aucun doute que l’eau deviendra un élément de préoccupation majeur tant elle est indispensable pour la survie de notre espèce (70% du corps humain est composé d’eau) et également pour l’agriculture, principale consommatrice d’eau et garante de la sécurité alimentaire mondiale.

« …On mesure alors à quel point la quantité d’eau exploitable pour les besoins humains devrait rapidement devenir insuffisante au cours des trois prochaines décennies. … »

Face à ce défi d’envergure, les villes vont devoir se réinventer et puiser dans des technologies innovantes pour gérer les besoins futurs en eau. Le secteur du « smart infrastructure » se présente comme une formidable opportunité d’investissement d’avenir. Il est prévu que le marché des technologies « smart grid » triple à l’horizon 2050 grâce aux techniques promues par le « big data » et les analyses avancées (de type « deep learning ») permettant de gérer des processus et des chaînes d’approvisionnement complexes. L’analyse des « big data » peut fournir des informations précieuses pour aider à identifier les opportunités d’innovation, transformer la gestion des actifs, améliorer l’interaction avec les clients et les fournisseurs, et s’assurer que les principaux risques pour une entreprise soient gérés de manière proactive. Mais elle devrait surtout faciliter l’usage optimisé, par l’ensemble des acteurs économiques, de cette denrée qui sera, tôt ou tard, tout aussi convoitée qu’elle ne l’est déjà dans certaines régions sensibles du monde.

Cette prise de conscience justifie pleinement l’intérêt exprimé par CONINCO Explorers in finance pour la problématique de la gestion de l’eau. C’est une des thématiques majeures constituant l’univers d’investissement de ONE Sustainable Fund – Global Environment depuis son lancement en mars 2011. De plus, l’engagement de notre société au côté des initiatives « Smart City » en Suisse vient renforcer notre détermination à promouvoir auprès de nos investisseurs les sociétés financièrement robustes, porteuses de solutions innovantes et qui apportent ainsi une réponse aux défis d’envergure imposés par la gestion de l’eau au cours des prochaines décennies.

Damien Contamin

Impact Investing Advisor

Family Offices

ONE CREATION Coopérative s’inscrit dans le long-terme pour la création d’un patrimoine, sans négliger de redonner les fruits annuels.